La radicalisation et l’extrémisme violent menant au terrorisme sont une gangrène qui gagne du terrain dans le corps social camerounais. Les origines de ces maux sont multiples. Elles trouvent leurs sources autant dans des causes exogènes que dans celles endogènes. Lors des premières confrontations avec les membres des groupes terroristes qui ont fait irruption sur le territoire, les autorités camerounaises ont centré leur réponse sur la riposte armée. Les résultats mitigés de cette approche et de meilleures analyses situationnelles ont amené les autorités à progressivement revoir leur tactique. Plutôt que d’agir exclusivement sur les manifestations du terrorisme, elles se sont aussi intéressées à traiter ses causes, ses moteurs. Dès lors, la PREV s’est imposée comme une priorité dans la mise en œuvre de la réponse nationale face au terrorisme. Cela a engendré une réadaptation des politiques sectorielles des administrations publiques et plus tard, la création de nouveaux dispositifs. De concert avec d’autres acteurs, notamment, les ONG, les leaders religieux, les autorités traditionnelles, les femmes et les jeunes, ainsi qu’avec les partenaires au développement, les autorités publiques mettent en œuvre des initiatives multisectorielles et multidimensionnelles de PREV. Seulement, celles-ci tardent à véritablement changer la donne. Le contexte actuel offre en effet des raisons de s’inquiéter au regard de la montée en force de la radicalisation via les réseaux sociaux et la persistance de facteurs structurels et conjoncturels de l’extrémisme violent. Les dispositifs étatiques et non étatiques doivent s’adapter aux réalités et aux besoins des populations pour être encore plus efficaces. Le CEIDES co-anime avec d’autres acteurs nationaux et internationaux, à l’instar du DFAE/Suisse, la réflexion pour trouver des pistes d’action et implémenter des solutions qui participent à soutenir les interventions étatiques de PREV.